Concepts
La mobilité urbaine, c’est la facilité pour toute personne de se déplacer en milieu urbain, peu importe son moyen de transport (à pied, en vélo, en fauteuil, en voiture, en autobus, avec une poussette, etc.).1
Il s’agit donc de la capacité des personnes à se déplacer vers leurs différents lieux d’activités.
Cependant, cette capacité est différente d’une personne à l’autre. La mobilité urbaine de chacun et chacune varie selon :
- leur condition et leur santé personnelle;
- leur situation familiale;
- leurs ressources financières;
- et, l’aménagement de leur environnement.
Les moyens de transport sont ce qui permet d’effectuer un déplacement.
Certains moyens de transport sont actifs, comme la marche et le vélo.
D’autres moyens de transport sont motorisés, comme la voiture individuelle, l’autobus ou le covoiturage. Parmi ces moyens de transport motorisés, il y en a qui sont individuels (pensons à l’auto-solo) et plusieurs autres qui sont collectifs (autobus, métro, train, tramway, covoiturage, taxi, etc.).
La mobilité urbaine des personnes est étroitement liée aux moyens de transport qui leur sont accessibles. C’est pourquoi on peut avoir une mobilité réduite si :
- on ne sait pas lire un plan du réseau d’autobus de la ville;
- on n’a pas de rampes d’accès pour monter dans l’autobus, alors qu’on en a besoin (parce qu’on se déplace en chaise roulante ou en fauteuil motorisé);
- ou, on habite un quartier mal desservi par le réseau d’autobus, alors qu’on n’a pas l’argent pour s’acheter et entretenir une voiture.
Plusieurs facteurs influencent la mobilité urbaine des personnes. Bref, nous ne sommes pas égales et égaux entre nous en termes de mobilité urbaine.
Eve, 43 ans
Il m’est arrivé trop souvent de refuser des emplois notamment à St-Augustin, Cap-Rouge, et Sainte-Foy, car ils étaient trop loin de mon domicile (basse-ville) et auraient nécessité trop de transferts.
Marie, 38 ans
À cause de mon état de santé, et pour des raisons financières, j’ai de la misère à me déplacer car il faut toujours que je sois accompagnée, il m’est impossible de payer une passe de bus pour moi-même et tous mes enfants. Malheureusement, le STAC refuse la présence de mes enfants. Je déplore le fait de devoir choisir lequel de mes enfants aura sa passe mensuelle.
Le droit à la mobilité, c’est l’idée que la capacité à se déplacer est essentielle et qu’elle permet la réalisation des autres droits fondamentaux. Le droit à la mobilité assure aux personnes leur inclusion en société.2
« Le transport est indispensable pour un réel accès au logement, à l’emploi, à l’éducation, aux services de santé, à l’autonomie, etc. ».3
C’est pour cela que les administrations et les gouvernements doivent s’y intéresser et le prendre en compte!
Le droit à la mobilité est d’ailleurs inscrit dans la Déclaration universelle des droits humains, à laquelle le Canada adhère.
C’est beaucoup plus que le simple droit de circuler librement!
Le droit à la mobilité conditionne le respect et la mise en œuvre d’autres droits : droit au travail, droit au logement, droit à la santé, droit à l’éducation, droit à la libre association, etc.
Le Comité consultatif de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale du gouvernement du Québec explique justement que « la possibilité de se déplacer selon ses besoins est un facteur incontournable pour l’inclusion sociale et économique des individus, particulièrement celle des personnes en situation de pauvreté ».4
Les pouvoirs publics ont donc la responsabilité d’assurer que toutes les personnes puissent pleinement exercer leur droit à la mobilité.
Ils doivent être particulièrement attentifs aux diverses catégories de personnes qui souffrent des inégalités sociales, culturelles, économiques, psychologiques et/ou physiques.
La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) explique que « le droit à la mobilité couvre à la fois les dimensions collective et individuelle. C’est à la société, et donc à l’État, que revient la responsabilité d’assurer l’exercice du droit collectif à la mobilité ».5
Cela doit se faire par la mise en place de réseaux de transport collectif et de réglementations.
Pour pouvoir se déplacer avec facilité dans la ville, il faut que certaines conditions soient réunies. Ces conditions sont :
- l’accessibilité à des moyens de transport adaptés à ses besoins;
- la présence d’un aménagement des routes, des trottoirs et du mobilier urbain adapté à ses besoins;
- et, des compétences et des connaissances personnelles.
Quand ces conditions ne sont pas réunies, il est très probable que l’on vive un déficit de mobilité.
En d’autres mots, le « déficit de mobilité », c’est un manque ou une insuffisance de solutions de transport.
Les difficultés vécues par les personnes dans leur vie privée restent généralement en dehors de l’espace public. C’est pourquoi le phénomène du déficit de mobilité est souvent invisible et difficile à quantifier.
La mobilité urbaine détermine l’accès au logement, à l’emploi, à l’éducation, à un réseau social et aux services. Un déficit de mobilité a donc des conséquences importantes sur la santé, les finances personnelles, la qualité de vie et la conciliation famille-travail-études.6
Il est même démontré que le déficit de mobilité est un facteur important de pauvreté et d’exclusion sociale.7
De plus, les femmes sont plus nombreuses à avoir un déficit de mobilité. C’est particulièrement vrai pour :
- les mères monoparentales;
- les femmes seules;
- et, les femmes en situation de pauvreté.8
Ainsi, il est important d’agir sur les facteurs qui produisent et qui maintiennent la pauvreté, en portant attention aux différentes réalités des femmes.
Certaines personnes ont davantage de contraintes de mobilité que d’autres. Elles rencontrent donc plus de difficultés pour assurer leur qualité de vie en ville.
C’est le cas des femmes. « Les nombreuses recherches sur les différences liées au sexe dans la mobilité ont démontré, entre autres, que les femmes sont moins mobiles que les hommes, et qu’en raison d’un accès moindre à l’automobile du ménage, elles sont de plus grandes utilisatrices des modes de transport collectif ».9
Les personnes à mobilité réduite vivent aussi souvent un déficit de mobilité important. Leur capacité de déplacement est généralement diminuée (de manière temporaire ou permanente) à cause d’une situation de handicap physique. Leurs déplacements en ville sont plus difficiles.
Les personnes en situation de pauvreté sont aussi concernées par les difficultés de se déplacer. Le manque d’argent pour se payer une voiture, un laissez-passer mensuel d’autobus ou un trajet de taxi complique leurs déplacements.
Le déficit de mobilité entraîne généralement un cercle vicieux d’exclusion. Quand on peine à se déplacer pour se trouver un emploi, pour aller à nos rendez-vous médicaux ou pour porter nos enfants à la garderie, on entre dans une spirale d’exclusion. Cela aggrave encore plus nos difficultés à se déplacer, ce qui aggrave encore plus notre état d’exclusion.
Par ailleurs, l’exclusion sociale est souvent associée à l’exclusion spatiale.
L’exclusion spatiale, c’est le fait que dans plusieurs villes, les quartiers qui offrent les loyers les plus bas sont généralement mal desservis par les transports en commun.
Certains de ces quartiers sont aussi mal desservis en services essentiels (épiceries, garderies, cliniques médicales, guichets automatiques, pharmacies, etc.). Pour se nourrir, les résidents et résidentes en situation de pauvreté de ces quartiers sont contraints de choisir entre :
- marcher de grandes distances (et perdre beaucoup de temps de leurs journées);
- ou, dépenser une partie de leur budget réservé à la nourriture dans le transport vers les épiceries des quartiers voisins.
Les nombreuses recherches ont démontré que les femmes sont moins mobiles que les hommes.10
Le projet a été rendu possible grâce au Secrétariat à la condition féminine
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